Gethsémani (Jésus à l'agonie), Macha Chmakoff
Voici que la prairie couverte d'herbe fraîche
où il faisait si bon manger, dormir, aimer,
est devenue lame de fond, pente escarpée où tout bascule.
La terre tremble et chavire.
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Plus d'appui sous mes pieds, le sol se dérobe.
Me voici trahi, bafoué, insulté, rejeté…
La tentation est grande de me laisser glisser le long de cette pente
et cesser de lutter.
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
La nuit perdure refusant sa place à l'aurore.
Les ténèbres m'habillent.
Le linceul de la nuit enveloppe mon corps.
L'angoisse me pénètre au plus profond de l'être.
Mon Dieu, ne me délaisse pas ou je serais de ceux qui tombent dans la fosse.
Me voici comme ver et non plus homme, rampant, méprisé, bafoué.
Mais bien que désespéré,
je m'accroche,
aux promesses d'amour, à ta fidélité.
Père entre tes mains je remets ma vie !